mercredi 5 octobre 2011

Le temps passe, le thé vit.





Dans les montagnes de Ybang , la relève est assurée !
Il y a tout juste un an, un de nos amis, producteur de thé Pu'er au Xishuangbanna, nous a rendu visite. Il était venu muni de nombreux échantillons et il connaît bien nos thés pour avoir contribué à en produire certains. Ces quelques jours passés ensemble dans la campagne provençale ont été ponctués, bien sûr, de nombreuses tasses de thé . L'échange portait souvent sur ce point particulier : la différence entre les dégustations d'une même galette ici et là bas. Le lieu de conservation ou de vieillissement n'était même pas en cause puisque le thé arrivait tout droit de sa région d'origine. Le "tour de main" de celui qui sert joue bien sûr : chacun d'entre nous procède à sa manière et notre ami soutient que deux personnes qui préparent le même thé avec les mêmes contraintes (même poids de feuilles, même eau, même durée) n'obtiennent pas la même infusion. Affaire de sensibilité personnelle: c'est la dimension humaine de l'affaire. Nous avons poursuivi l'expérience peu de temps après, en nous retrouvant de nouveau réunis au Banna autour de nos thés.




Gong Fu Cha, Jinghong




Certains de nos clients fidèles nous ont rapporté des expériences comparables vécues lors de leurs voyages. Rien d'étonnant au fond quand on sait combien l'art de bien servir le thé est délicat. Qualité de l'eau, atmosphère ambiante, humidité, sécheresse, froid, chaleur, disposition personnelle l'influencent évidemment.


 L'humeur vagabonde...Renmin Park Chengdu
                             


D'autres, à commencer par nous, ont aussi fait l'expérience d'une "mauvaise passe" dans la vie de leurs galettes : des périodes au cours desquelles les arômes s'estompent ou s'effacent derrière une sensation de platitude, de sécheresse. Impressions bien décevantes pour ceux en particulier qui consomment le même Pu'er au quotidien... Puis vient, à nouveau, la révélation de la plénitude aromatique, avec un peu de maturité en plus ;  cela peut prendre quelques jours ou quelques semaines mais une fois encore, "la patience est avantageuse" !En tous cas, elle l'a été jusqu'alors, dans notre redécouverte permanente de nos jeunes Pu'er!

Lawo Man 'E , avril 2011

Le thé Pu'er, comme le vin, évoluerait il par paliers? Plus particulièrement à certaines saisons? La question est ouverte. Le Pu'er demeure en tous cas une matière vivante, et pour nous un terrain permanent d'expérience : que deviendront ces thés que nous avons choisis et produits "là bas" après quelques années de vie "ici"? Afin d'affiner cette expérience, nous avons décidé de laisser systématiquement la moitié de nos productions au Banna, chez nos amis,  pour des durées variables ( nous retournons là bas à chaque saison de cueillette , c'est l'occasion de faire , entre autres, des dégustations comparées de nos thés ici et là bas). De même, nous en réservons quelques tongs  en France, qui seront proposés à la vente dans quelques années seulement.Le temps passe, le thé vit, et nous évoluons avec lui. Les clients fidèles qui soutiennent nos projets sont aussi nos critiques exigeants : avantage de la proximité !  


Maison de thé,Temple Wen Shu , Chengdu
La saison des productions d'automne arrive et nos valises sont prêtes. Nous serons au Yunnan dans deux semaines, déjà nos envies vont vers les arbres d'une certaine montagne...à suivre, donc!

                                    

Bientôt le retour sur les chemins du thé!

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