mardi 11 octobre 2011

Sur la route du thé et des chevaux. Traces - 5

Une ballade au Sichuan




Dans l'ermitage, à Mengding Shan.


Aujourd'hui, nous vous emmenons hors des terroirs du Pu'er , dans les montagnes du Sichuan, sur une autre branche de le Route du Thé.
Ici aussi, il existe une vieille tradition d'échange avec le Tibet et de fabrication du thé sombre .






Fumer ou allumer un feu est interdit dans la montagne

22 novembre 2010.
A la gare routière de Ya'An, en attendant le bus pour Chengdu.
Nous rentrons d'une virée sac au dos dans les montagnes du Sichuan.
Hier,première étape à Mengding Shan , berceau du thé sichuanais.  On y produit entre autres le célèbre Gan Lu , thé du tribut impérial sous la dynastie des Tang. 

Theiers à Mengding Shan
 
Théiers dans les brumes d'un après midi d'automne : des ouvriers façonnent les "tables de cueillette"...à la tronçonneuse puis dévalent la montagne chargés d'énormes ballots de feuilles et de branches. Sur les buissons, des centaines de fleurs épanouies et autant de boutons prêts à éclore.

Après la taille, les ballots de branches sont descendus au village

Montées en téléphérique, nous redescendons à travers les jardins après une ballade sur les hauteurs, dans les forêts de bambou, contemplant les montagnes bleues à l'infini . 
Du village au premier temple, on dénombre 1436 marches! Petit entraînement pour Emei Shan!
Nous gardons un souvenir émerveillé d'un ermitage solitaire , abandonné, au détour du chemin, de la poésie des lieux , un site touristique presque désert à cette saison, des merveilleuses lumières d'automne.
Soudain, on est hors du  le temps et da l'espace, loin de tout, près de soi.

Mengding Shan, les gardiens de l'ermitage

Nous descendons à Ya'An pour la nuit . Ya'An, étape fameuse du Cha Ma Gu Dao est aussi un haut lieu de la Longue Marche de l'Armée Populaire de Libération . Arrivées de nuit dans une gare routière anonyme ( comme toutes les autres! ) nous partons au hasard à la recherche d'un hôtel. Rien. Dans une jolie boutique de vins, une jeune femme nous explique comme elle peut que là, tout droit, on va en trouver un et en effet : apparaît devant nos yeux fatigués un "Hôtel Ibis", à 16 euros la chambre donnant directement sur le vieux pont illuminé. Tout le confort français est au rendez vous : ça ne fait pas de mal après une journée de voyage! Un barbecue le long du fleuve achève de nous revigorer : les brochettes piquent et brûlent juste comme il faut, les gens défilent pour leur promenade du soir ( marche active!). Tout ce petit monde bouge tranquillement.
Presque tous nous dépassent puis se retournent brusquement : "Loawei!" ( c'est à dire : "des étrangers"!)

Le pont de Ya'An


Je m'endors bercée par "Thalassa" en français sur TV5 Monde. Cela même est reposant : n'avoir aucun effort à faire pour comprendre ce qui sort de la télé.
Je dirai le plus grand bien du petit déjeuner français : plaisir des toasts beurrés trempés dans le café! En France je me souviendrai des soupes de nouille avec nostalgie, je le sais.


Maison de thé à Ya An dans la sérénité du matin


Au hasard de la ballade en ville, on nous invite à nous asseoir dans une boutique et à déguster du thé tibétain. Le maître des lieux connaît bien son histoire. Il déniche un étudiant d'anglais pour servir d'interprète. Notre livre sur le Pu'Er fait son office, on nous sort une galette précieuse de 1985 et nous repartons les bras chargés de cadeaux "pour faire connaître le thé du Sichuan en France".
Cette histoire en rappelle d'autres, l'hospitalité, la générosité, l'envie de connaître les autres.

Shangli ou la douceur de vivre


Un des plus jolis souvenirs, c'est Shangli, petite ville ancienne blottie dans la montagne , rendue célèbre par son architecture et par le passage remarqué de Mao. Zedong.




Shangli, le théâtre en plein air.


La patronne du restaurant nous montre fièrement les photos de sa famille en tenue de l'Armée Populaire de Libération.
La ville est bâtie autour de plusieurs cours d'eau bordés de saules pleureurs. Tout le long, des étudiants de l'école des Beaux Arts de Chengdu peignent ou dessinent à l'encre des paysages en déroulé. La ville respire la douceur de vivre et baigne dans une lumière inoubliable. Elle a la poésie des stations balnéaires délaissées.

Le peintre de Shangli


J'en repars apaisée et prête à affronter le retour en France .
Qui a dit que la Chine de notre imaginaire n'existait plus?


A l'ermitage
A suivre : Zongdian , au pays de Kham.

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