samedi 27 février 2010

Le thé Pu'Er(part 3) Du mao cha à la galette

D’où vient cette tradition de compresser le thé pu’er ?
A l’origine, le pu’er voyageait longuement du Yunnan au Tibet avec les caravanes de la « Vieille Route du thé et des Chevaux » ( Cha Ma Gu Dao)
Compresser le thé permettait de le transporter dans de meilleures conditions et, par un heureux hasard, cela a conduit à la découverte de la post-fermentation et de ses avantages.
Kunming - Evocation de la route du thé et des chevaux
Les differentes étapes de la fabrication de la galette
Avant d’être compressé, le mao cha et fait l’objet d’une série de contrôles  visuels et olfactifs.
-Le thé de printemps, le meilleur, se reconnaît à sa couleur plus blanche.
-Les feuilles doivent présenter un aspect légèrement « huileux ».
Ces deux critères seront plus ou moins marqués selon la provenance du thé.
On apprécie une fois encore le  parfum du mao cha, puis les arômes de l’ infusion.
-Le thé est trié, pour en retirer les fibres, les tiges, les feuilles brisées.
Xiang Ming 
Mr Zhang
-Puis il est pesé: chaque galette, dans sa forme traditionnelle, doit peser
exactement 357 grammes.
-Il est mis dans un récipient cylindrique  dont le fond est percé de petits trous et passé à la vapeur douce durant quelques secondes. Ce passage à la vapeur tasse le mao cha en activant les matières collantes présentes dans les feuilles et donne sa première forme à la galette.
-Le thé est ensuite versé dans un sac de tissu , tassé en forme de galette épaisse.
-Puis il est placé sous une meule de pierre et pressé aux pieds….ou à la main.
Ce pressage ferme mais cependant délicat donne des galettes dont on peut défaire aisément les feuilles, parfois même feuille par feuille, ce qui est
impossible pour des thés compressés à la machine.
-Ensuite, la galette est retirée du tissu, placée dans un local de séchage à une température de 40° à 50 pendant 2 à 3 jours..Le séchage peut aussi être fait au soleil.

-Enfin, la galette est emballée et datée d’abord individuellement dans du papier puis par paquets de 7 pièces dans des écorces de bambou. Cela s'appelle un «tong». Elle peut alors commencer son lent mûrissement, vieillir en se bonifiant. 
La présence du chiffre 7 dans les « 357 grammes « de la galette et les » 7 pièces » composant les tongs s’explique par sa signification bénéfique dans la numérologie chinoise.
-Les tongs sont enfin groupés par 12 dans des paniers de bambou: autre chiffre favorable.
Sur la « Route du Thé et des Chevaux » chaque cheval portait ainsi un panier de 30 kilos de chaque côté de son bât : 12x7 galettes de 357 grammes, on pouvait voyager sous de bons auspices.

Le même procédé s’applique à la fabrication des galettes de Pu’er rouge ( hong cha ou shu cha à post fermentation accélérée).
Ce thé particulier fera l’objet d’une prochaine publication.

Bonne dégustation !

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